A Minecraft Movie : l’aventure cubique entre deux mondes
Cette fois-ci, c’est au tour de Minecraft, phénomène planétaire avec ses 238 millions d’exemplaires écoulés, de passer l’épreuve périlleuse de l’adaptation live-action.
Le tout mis en scène par Jared Hess (Napoleon Dynamite) et porté par un casting hautement contrasté.
Au cœur du dispositif : Jack Black, chargé de donner chair (et cubes) à Steve, personnage emblématique du jeu. Mais fallait-il vraiment « casser » les blocs pour les faire tenir sur grand écran ?
À qui se destine le film ?
Sans surprise, « A Minecraft Movie » vise clairement un public jeune et familial, cherchant à séduire autant les enfants adeptes du jeu que les adultes bercés par le charme nostalgique des pixels. Les références au gameplay, l’humour enfantin et l’aspect aventure rappellent les codes du film familial classique, évoquant parfois l’ambiance d’un « Jumanji » revisité à la sauce cubique.
De quoi parle-t-on exactement ?
L’intrigue met en scène quatre personnages :
– Garrett (Jason Momoa), un ancien champion de jeux vidéo devenu vendeur blasé,
– Henry (Sebastian Eugene Hansen), un ado geek et sensible,
– Natalie (Emma Myers), sa grande sœur, tutrice légale et pas toujours armée pour ça,
– et Dawn (Danielle Brooks), une agente immobilière pleine de rêves et de sarcasmes.
Propulsés dans l’Overworld, ils devront composer avec ses dangers, ses règles étranges… et Steve, incarné par un Jack Black fidèle à lui-même.
Le récit suit une trame classique : dépassement de soi, cohésion du groupe, leçons de courage.
Rien de bouleversant, mais l’essentiel est là. Le film joue sa partition sans fausses notes, ni éclats de génie
Un casting séduisant mais inégal
Jack Black est dans sa zone de confort : exubérant, drôle, volontairement absurde. Il porte Steve comme il portait Dewey Finn dans School of Rock, avec une énergie généreuse.
Jason Momoa, plus sobre que d’habitude, réussit à imposer un Garrett drôle malgré lui, avec un brin d’autodérision qui surprend agréablement.
Emma Myers et Danielle Brooks livrent des performances solides, efficaces, sans excès. Elles tiennent leurs rôles, mais n’explorent pas vraiment au-delà de leur fonction narrative.
Sebastian Eugene Hansen, quant à lui, peine à faire exister Henry face à ses partenaires. Son jeu reste trop lisse pour que l’on s’attache réellement à son personnage.
Mention spéciale à Jennifer Coolidge, en vice-principale farfelue, et Rachel House, qui prête sa voix à Malgosha, souveraine piglin autoritaire du Nether.
Des effets spéciaux entre innovation et maladresse
Côté technique, l’ambition était grande : recréer en prises de vues réelles l’univers pixélisé d’un jeu culte n’est pas une mince affaire. Si le pari est partiellement réussi avec quelques scènes visuellement spectaculaires, le rendu global manque souvent de cohérence. La frontière entre CGI et acteurs réels apparaît trop souvent visible, créant une dissonance visuelle qui tranche avec l’harmonie recherchée.
Là où d’autres adaptations de jeux vidéo en live-action comme « Sonic » ou « Detective Pikachu » ont trouvé leur équilibre entre réalité et virtuel, « A Minecraft Movie » semble hésiter constamment entre hommage esthétique et réalisme maladroit.
Alors, fallait-il adapter Minecraft ?
Adapter « Minecraft » au cinéma relevait sans doute d’un pari audacieux, voire risqué. Si la prestation survoltée de Jack Black et le charisme naturel de Jason Momoa réussissent à donner un certain charme au film, l’ensemble manque d’une vision claire et d’une réelle profondeur narrative. Un divertissement correct pour les plus jeunes, mais insuffisant pour marquer durablement l’esprit des fans les plus exigeants.
Pour paraphraser Steve (Jack Black) dans une scène emblématique : « Ce n’est pas parce que tout est cubique qu’il ne faut pas arrondir les angles ». Un conseil que l’équipe du film aurait peut-être dû suivre pour mieux réussir son passage du pixel à l’écran.